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8 janvier 2007 1 08 /01 /janvier /2007 13:55

 

     Il est une mission que j’attendais avec impatience : La Courtine. Nous partons à deux avions et une Alouette II. Trois pilotes, deux mécanos et un lieutenant.

     Ce centre d’artillerie est dans le centre de la France. À l’époque c’est un tout petit patelin. Une centaine d’habitants et tout autant de bistros, ou presque. Les bidasses débarquent là par centaines pour des périodes d’une semaine, le soir la seule distraction est d’aller boire un coup, voire deux ou trois et parfois beaucoup plu…. ! Ça fait la fortune des gens du pays.

     Nous promenons les officiers d’artillerie et pendant les tirs ils font leurs observations. Je n’écoute pas ces transmissions, je dois rester en veille sur la fréquence aéro.

     Il y a plusieurs cibles sur la zone. Nous sommes en attente d’une nouvelle série de tirs et depuis une bonne dizaine de minutes mon officier observateur n’a plus de contact radio. Nous attendons le début de la canonnade.

     Tout d’un coup, je vois apparaitre des petits nuages blancs, juste à notre altitude. Comme dans les films de guerre quand les avions sont pris sous le feu de la " flak ", c’est-à-dire la D.C.A.

À la différence près que je n’entends pas les explosions, couvertes par le bruit du moteur et atténuées par notre casque radio, et que ça ne fais aucune turbulence. Rien à voir avec le cinéma… !

     Je réalise avec un petit temps de retard tant la situation est insolite que nous nous faisons canarder.

     " Ebrard, casse-toi de là, tu es en pleine zone de tir "

     C’est mon lieutenant qui a suivi la scène et qui a sauté sur la radio de l’hélico pour me prévenir.        J’avais déjà compris et changé de zone puis atterri aussitôt.

Explication des gravures : Les artilleurs ont à la fois changé de zone de tir et changé de fréquence radio. Ils sont plusieurs àsee relayer à ce petit jeu de casse-pipes et les consignes n’ont pas été bien transmises. Ça ne les a pas gênés qu’un avion soit sur la cible.

     Les explosifs utilisés sont des " obus fusants ". Les artilleurs m’ont expliqué le soir dans l’un des bistrots au cours d’une bonne tournée, à leurs frais, que ces obus sont préréglés pour exploser après un temps calculé au-dessus de l’objectif à plus ou moins cinquante mètres de hauteur par rapport au sol. C’est à peu près l’altitude à laquelle j’étais.

     C’est la première fois que je me fais tirer dessus, mais ce ne sera pas la dernière. À voir plus loin. Heureusement aussi que ce ne sont que des obus d’exercice qui sont relativement inoffensifs.

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