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10 février 2007 6 10 /02 /février /2007 17:32

     Avec Jacques, nous venons un jour à parler des Canadairs qui éteignent les feux.

" J’aimerai bien qu’un Canadair vienne arroser ma pelouse, elle est un peu sèche en ce moment " me dit-il.

     L’idée, saugrenue bien sûr, me vient après son départ du terrain, d’aller le survoler pendant son repas , je sais qu’il le prend dehors sur sa terrasse. Avec un autre pilote, je décolle en Piper avec un seau plein d’eau. Porte ouverte, je survole la maison et je donne le top largage.

     Bien visé, une partie de l’eau arrive vaporisée sur la terrasse. C’est évidemment symbolique… et ce sera le motif de mon licenciement par l’aéroclub. : " survol à basse altitude et largage non autorisé… ! "  C’est vrai, ce n’est pas le meilleur exemple. Par la suite je serai beaucoup plus rigoureux.

 

     Depuis le début de ma prise de fonctions, je ne me suis pas fait que des amis. Mes méthodes inhabituelles, mes prises de positions sur la gestion du club, les jalousies, mes tours de piste réduits pour l’instruction, tout cela ne plait pas à tout le monde et en particulier au vice-président. Comme je le constaterai, dans tous les aéroclubs, et comme dans beaucoup d’associations du reste, il y a des clans et les gens cherchent les affrontements.


     Bref, nous nous retrouvons au tribunal et là, sur conseil du directeur de l’aviation civile régionale, qui appréciait mon travail à l'aéroclub, je fais valoir que survoler une maison en campagne à 50 m de hauteur est règlementaire et que larguer de l’eau n’a rien de répréhensible puisque l’eau et le sable sont des lests autorisés, en particulier pour les ballons, libres ou dirigeables.
     Règlementairement c’est vrai, mais sur le fond, ce n’est pas le meilleur exemple à donner, j’en conviens. (Je n’avoue pas non plus que j’étais plus bas. Aujourd’hui l’altitude minimum de vol est de 150 m)

     Je ne dis pas que j’ai toujours agi règlementairement à cette époque. Passion, fougue, font déborder souvent du cadre imposé. Cela dit, le club n’a rien dit au fils d’un pilote de ligne, membre influent à l’aéroclub, qui a perdu en vol une batterie qu’il devait convoyer pour dépanner un avion en panne sur un terrain voisin. Batterie non arrimée sur la plage arrière du Jodel 112, il s’est livré avec un copain passager à des évolutions qui ont propulsé la batterie à travers la verrière et au travers de l’extrémité de l’aile au niveau des ailerons. Ils ont eu beaucoup de chance …et nous ne saurons jamais ce qu’il est advenu de la batterie, mais on imagine bien qu’en tombant sur une maison elle aurait pu la traverser pour finir à la cave.

     Mais bon, plutôt que d’entamer une procédure de réintégration, j’accepte une place qui m’est offerte à Dax ou je suis bien connu depuis mon passage dans l’ALAT en 1964.

     Mon successeur à Orléans est un vrai connard qui n’a pas fait long feu. Embauché ensuite au SFA, Service de la Formation Aéronautique, son dernier exploit avant d’être mis dans un placard de rampant non-navigant, fut de pousser à l’extrême énervement un élève, PDG d’une petite entreprise, qui a préféré quitter brusquement l’avion ,moteur tournant au parking, pendant un briefing.   Il s’est trouvé pris par l’hélice, se faisant happer un bras et lui causant un handicap irréparable.

 

     Parmi les instructeurs, on trouve souvent des gens qui " qui vous gueulent dessus ". Ce n’est pas une belle expression, mais c’est ce que ressentent beaucoup d’élèves

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