Aviation de montagne - vol professionnels - aviation d'affaires
Les traditions ... et surtout le rappel à la règle, se perdent.
Il y a des cas où le pilote a tous les droits de manoeuvrer à sa guise, en cas d'urgence technique ou en cas de vol sanitaire.
il a l'absolue priorité, y compris devant un vol présidentiel... !
Les contrôleurs ... mais aussi les pilotes, feraient bien de s'en souvenir !
S'il y a des cas où les contrôleurs n'ont pas le droit d'opposer un refus de plan de vol, voir même un vol sans plan de vol, c'est bien le cas d'un vol en urgence médicale.
Pendant la grève des contrôleurs aériens des 2 et 3 avril 2012, une transplantation cardiaque n'a pu avoir lieu.
Les aiguilleurs du ciel sont montrés du doigt.
Un Beech 1900 d' Air Atlantique Service qui venait chercher un coeur pour une transplantation cardiaque, à Metz, à du rebrousser chemin. L'intervention chirurgicale qui devait avoir lieu à Nantes a été annulée.
Franchement, moi qui ai fait des dizaines et des dizaines de vols sanitaires, je suis indigné.
Indigné de l'attitude du contrôle, mais aussi par l'attitude des pilotes qui ont accepté de faire demi-tour.
Je leur donne tort, mais ils ont peut-être aussi ce manque de culture de l'aéronautique que procurait la pratique de l'aviation d'affaires à une époque où les pilotes apprenaient des tas de choses sur le tas, et beaucoup en communiquant entre eux à l'escale.
Autre époque qui remonte aux années 70 quand un pilote bien motivé pouvait créer une Compagnie Aérienne d'avions-taxis agréée par l'Aviation Civile. Cette époque a formé des pilotes aux qualifications et expériences multiples.
Dans l'article que j'ai publié sur une EVASAN (ÉVAcuation SANitaire), je raconte comment j'ai "emplafonné" les minimas règlementaires " avec la bénédiction du contrôle" pour pouvoir embarquer un patient intransportable par route. Ce dont je m'explique, car comme je l'ai écrit, ce n'était pas à faire, je décris un enchainement qui m'a conduit à cela. à voir ici: EVASAN Beauvais-Rennes
Autre évacuation sanitaire par contre plus heureuse dont je peux être fier. Evacuation sanitaire
Un autre jour, je suis avisé d'une EVASAN à effectuer entre Lille et Nancy pour un blessé ayant une main en lambeaux devant être opéré dans cette ville, un dimanche, par un spécialiste disponible. (accident de chasse).
J'habite à côté de l'aéroport de Lesquin, l'avion est toujours prêt avec du carburant. J'ai 20 mn pour sortir le Cheyenne et mettre en place la civière.
À peine ai-je fini, l'Alouette III du SAMU se pose à côté de l'avion.
Embarquement, mise en route. Nous sommes au coucher du soleil, je n'ai pas eu le temps de déposer un plan de vol IFR.
J'annonce à la tour que je suis en EVASAN et que je commence le roulage en priant le contrôleur de faire le nécessaire pour prévenir le contrôle régional et l'aéroport de Nancy de mon arrivée.
Je me souviens aussi qu'un jour de grève du contrôle en route j'ai failli rester en rade à Strasbourg avec mes passagers dont l'un d'entre eux avait le lendemain un rendez-vous très important.
Je décide de partir de nuit, en vol à vue, normalement interdit sans plan de vol, mais le contrôle de Strasbourg, militaire sur une base militaire d'avions de chasse, me l'interdit.
Je laisse passer un peu de temps et je demande à faire un vol de contrôle technique en tour de piste. Cela m'est accordé.
J'embarque les passagers, je décolle et pendant mon tour de piste j'annonce à la tour que je mets le cap sur Lille et que je vais passer sur la fréquence du contrôle régional....
Un peu surpris, le bidasse de la tour ne peut que me laisser partir.
Quand je passe sur la fréquence "en route" et que j'annonce mes intentions ... c'est un long silence, puis: "continuez sous votre propre responsabilité", rien de plus.
Je m'amuse aussi en repensant à un autre vol en temps de grève, une autre encore ... où j'ai pu continuer un vol en jouant sur un aspect de la règlementation, un peu long à raconter, mais en résumé, le contrôleur, pas fâché m'a dit: " bien joué F-MP".
En résumé: il faut bien connaitre sa règlementation et aussi de temps en temps: AVOIR DES C.....!
photo copiée sur aérobuzz.fr
Le commentaire reçu sur cette page qui est la réponse à un courrier que j'ai adressé à Air Atlantique sur leur site.
Bonjour,
Juste un lien pour faire suite au problème évoqué par les médias concernant le refus d'accepter un vol sanitaire.
Ancien pilote ayant créé ma compagnie en son temps, c'est juste une réflexion, mais je n'ai peut être pas tous les éléments pour juger.
Bien cordialement
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Je me permets de répondre à votre article concernant le prélèvement d'organe sur Nancy. Si vous êtes indigné de la conduite des contrôleurs, il ne faudrait pas faire un amalgame avec les pilotes qui ont rebroussé chemin sur ordre de l'équipe médicale.Que vous ayez emplafonné les minimas sur une mission est de votre entière responsabilité. Je suis certain qu'en cas d'accident le Procureur de la République aurait eu quelques questions à vous poser.....! L'aviation de Grand Papa des années 70 est révolue, il y a des règles et on ne peut s'en affranchir.
Avec 16 000H de vols Avion, Hélicoptere, Planeur et dirigeant d'entreprise, je ne partage pas le jugement que vous portez sur mes équipages.
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Il n'a pas tort, M. Besseau, je réagirai comme lui.
J'ai dit aussi " je n'ai peut être pas tous les éléments pour juger.
L'aviation de grand-papa ça fait un peu guerre de 14-18 ... disons celle de papa, il va me vexer ... !
Mais je le dis bien, lorsque je volais, c'était juste la fin d'une autre époque.
Je suis descendu sous les minimas, c'est vrai, mais je m'en explique, c'est un enchainement de choses.
Ce n'était pas à faire, mais je le ferai peut-être encore aujourd'hui compte tenu des circonstances.
Cependant, je reste sur le principe que les pilotes auraient pu faire valoir la règlementation concernant les vols sanitaires.
Peut-être est-ce une règle de l'aviation de grand-papa qui a été abrogée ... mais cela m'étonnerait fort.